Le Club des Aéronautes Intemporels Réunis
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 Journal de Jim - Carnet de Bord - chap 9 à 15

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Capt.Jim
J'ai laissé le Vent du Soir Décider
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   Posté le 13-02-2006 à 06:34:49   Voir le profil de Capt.Jim (Offline)   Répondre à ce message   http://www.myspace.com/jimrihet   Envoyer un message privé à Capt.Jim   

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J' étais sorti des bâtiments souterrains du Conseil, ravagé de fatigue et l' esprit bouillonnant, presque fiévreux.
Le soleil éclaboussait la petite place poussiéreuse, de cette poussière blanche et légère qui se dépose partout, quand les Vents tournent à l' ouest.
J' ai mis ma main sur mes yeux, surpris de toute cette blancheur éclatante, tout ce soleil de début d' après midi.

Je venais de passer 11 heures d affilées, dans cette réclusion studieuse qu' offre la petite salle mise à disposition de la Compagnie par les Autorités.


C' est une pièce sans fenètre, un bureau bien équipé, un divan, des toilettes. Et situé en un point stratégique du grand bâtiment officiel : même étage que le bureau des Relations Publiques, face à l' escalier qui mène aux Archives de la Comté, et au bout du long couloir trônent les hautes portes des Salons de Residence .

Ces Salons offrent aux hôtes qui y sont logés, tout le confort necessaire à des séjours prolongés. C' est un des rares endroits de l' ile que le Conseil des Sages investit parfois, afin de rencontrer des personnalités importantes.

Depuis hier matin, samedi 11, ces Salons sont occupés par l' équipage rescapé du crash de vendredi dernier.
De multiples entretiens s' y sont déroulés, et les lourdes portes qui barrent l' entrée se sont ouvertes sur un grand nombre de visiteurs.
Plusieurs membres du Conseil des Sages ont dû faire le deplacement, à en juger par les moyens de sécurité déployés à plusieurs reprises, et qui consignaient soudain tout l' étage dans les bureaux fermés.


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J' avais bouclé mon enquête que la Direction de la Compagnie attendait, afin de prévoir les affectations de nos effectifs dans les jours à venir.
La Comté avait crédité la =AiR= C° du laisser-passer necessaire, et je m' étais ainsi retrouvé parmi le petit groupe de civils habilités à franchir les barrières rouges et blanches (elles me rappellent les trains, en Europe. Les passages à niveaux, la blancheur des jets de vapeur, cette odeur âcre d' huile et de graisse sur les cailloux du remblai des voies), puis traverser la petite place blanche et douce, remise de badge (je m' arrange toujours pour me piquer le doigt avec cette foutue epingle), pour enfin s' engouffrer dans les entrailles du vieux temple...

Mon boulot du jour consistait à me tenir informé de l' avancée des entretiens des Salons de Residence et des retombées que ceux ci ne manqueraient pas de rejaillir sur la =AiR=Compagnie, comme le laissait entendre la convocation du Conseil, reçue hier.
Voici l' histoire que j' en ramène, dans ses grandes lignes...


" W A N A ' A O M A U N A "


Après la fondation de la première Communauté de Migrants sur Kawaï, et le developpement de la Vie humaine sur cette terre oubliée(1), le premier Conseil des Sages reçu un jour une délégation arrivée par mer, à bord de nombreuses embarcations.

Ces marins étaient sans armes, ignorant l' existence de la poudre mais maniant le harpon avec une force et une précision jamais vue jusqu' alors.
Leurs navires, trésors d' ingéniosité dans l' art maritime, laissèrent nos pêcheurs Kawaiens béats d' admiration.
Armés pour tout type de pêche, gréés pour tout les temps, les bateaux des visiteurs firent grosse impression.
Pas autant que le Festin qui se déroula le soir même, pour célébrer la naissance d' une relation entre deux peuples qui se rencontrent.
Les marins étaient venus avec dans leurs cales de quoi nourrir toute la population alentour.
Poissons des hauts fonds, créatures gigantesques et effrayantes, espèces dont les reflets sur les ecailles multicolores faisaient rire les enfants et aboyer les chiens jaunes (2).
Poulpes et calamars aux tentacules de caoutchouc, larges raies manta, et encore des eclairs multicolores et frétillants, et ce véritable specimen de requin pêché sur le trajet, animal de plusieurs mètres de long qui fit pleurer les enfants et ricaner les chiens.

Ce fut en fait ce soir là que naquit une solide et réèlle amitié entre les Kawaïens de la première heure, et ces visiteurs venus d' un Autre Monde-de-derrière-la-Mer.
" Wana' ao, Mauna ! " répétèrent-ils à chaque fois que les signes et le langage des gestes arrivaient à percer le mystère des cultures différentes.
" Wana' ao Mauna ! Wana' ao Mauna !! ...." avec un doigt pointé vers l' Océan, qui dessinait dans les imaginaires une terre inconnue et voisine.
Mais une terre peuplée.

- 11 -



Nos archives relatent l' évènement, et toute une série de croquis furent réalisés pendant la visite du peuple pêcheur.
Parmi ceux ci, un petit dessin à attiré mon oeil, dans la masse de documents que j' éppluchais consciencieusement, relatifs à l' Histoire des premiers Migrants.
En faisant des recherches dans le department Cartographie du Conseil, je suis tombé sur une chemise contenant différents relevés topographiques, des mesures géographiques : hauteurs de sommets, longueur de rivières, profondeur de lagons ... et un petit carnet relié qui soudain s' échappa du dossier, comme délivré du temps.

Parfois la Vie balance sous vos pieds un moment particulier.
Passé la soudaineté qui généralement en est actrice, car elle se permet le luxe de la pureté, ( même en Enfer : cette partie où je gagne une helice neuve pour mon "22", quand ma Flush à Coeur PULVERISE son Brelan d' As ) j' ai senti en ramassant à mes pieds le petit carnet rouge, qu' il se passait un drôle de truc, comme quand j' ai fait doucement glisser les cartes et tous ces Coeurs sur la tranche ....

'Kawaï island, Mai 1885.'

S' en suivent des lignes à l' écriture de gosse, à l' écriture fragile mais soignée, une écriture de petite fille qui laisse son nom en bas de chaque page, signature quotidienne d' un Journal d' enfant.
Ecriture qui s' affine au fur et à mesure que le lecteur feuillette et retourne les mots, le long de ce passé qui trouve encore le moyen de dérouler sa trame...
C' est dans ces premières pages que j' ai été frappé par le dessin.

Sur une page entière du carnet, on peut suivre grâce à des explications simples et pourtant enfantines, une scène importante qui eu lieue pendant cette journée si particulière ... et qui nous ramène à notre histoire...

La Mer.
L' Océan est déssiné.
Une longue plage blanche et un ciel comme l' eau.
On distingue un village sur une colline, et des ballons à la nacelle amarrée.
-"Kawaï - Janvier 1885"-

Haut de page, à droite:
Même dessin, on y a rajouté ce qui semble être une route, et des maisons qui la bordent.
En premier plan la silhouette d' une femme avec un ventre rond, et le visage d' un homme moustachu qui fait un grand sourire.
"Maman et Papa que j' aime" est écrit en dessous.

Milieu de Page, sur toute la longueur :

Des navires multicolores, beaucoup de bateaux dessinés, comme amarrés au bord de l' eau. Une foule de gens qui se tiennent par la main, d' autres ont les bras levés et semblent danser.
Des feux sont allumés et on peut voir des poissons de toutes les couleurs, dessinés dans les bras des personnages., et un poisson démesuré aux machoires pleines de dents, accroché à une branche d' arbre.

Bas de Page Gauche
Des hommes sont assis en rond. l' un d' entre eux montre son coeur et le mot "Kawaï" est écrit au dessus.
En face un autre homme est accroupi et semble dessiner sur le sol avec une lance, ou un harpon. Un trait est tiré à partir de cet endroit pour indiquer le petit dessin suivant :

Bas de Page Droit
une montagne, ou une grande colline puis l' inscription "Mauna" : la Montagne.
un soleil, un coucher de soleil, la Lune, un lever de soleil entouré en rouge et souligné, un mot inscrit juste à la suite : Wana' ao", le Jour qui se lève, l' Aurore.
"La Montagne d' Aurore" est souligné en dessous, à coté du nom de l' artiste et de la date du dessin :
Mayala Castigno, mai 1886.

- 12 -


Je referme le petit carnet que j' ai ramené avec moi.
J' ai consciencieusement signé le registre des sorties d' archives en inscrivant dans la colonne "pièces jointes" quelques cartes et feuillets de relevés topographiques - 1886. , en m' interdisant de mentionner le petit carnet rouge.
D' abord la préciosité qui s' en dégage.
Petit objet de papier aux traces d' encre et aux couleurs encore vivantes, témoin frêle d' une existence en ces lieux où je vis.
Petite Mayala, chroniqueuse délicate aux frêles arabesques, témoin de ce moment d' histoire.
Quelle âge aurais-tu aujourd' hui ???

Je laisse mon esprit vagabonder, se détacher un peu de ces heures harassantes, de cette plongée dans l' histoire Kawaïenne, qui me rend encore plus conscient de vivre dans un endroit hors de tout.
Je ferme les yeux en écoutant les vagues qui non loin de là viennent lécher les quais et les embarcadères du Lac Cook.
Il est 4 heures du matin.
Nous sommes le 13 février 1951.
Je sais que dans une vingtaine de minutes, les premiers bruits en provenance du tarmac me confirmeront que je pourrais tout a l heure boire un café avec les mécanos qui se lèvent.
Et puis aller dormir.

...


Ce fut parfois un peu compliqué de progresser dans ma recherche,dans l' Antre des Archives de la Comté...
J' en garde de la poussière au fond de la gorge et les yeux brûlés
de lecture, les mains engourdies d' avoir déplacé des montagnes de vieux papiers...
Mais cela m' a permis de me faire une idée plus précise sur le déroulement de l' histoire, et en particulier, les relations qui se sont tissées, une vraie Amitié d' entre les peuples de Kawaï et de Wana'ao Mauna qu' on devait appeler par la suite Aurora Island...

Un véritable pont commercial fut établi entre les deux îles.
Si les Pêcheurs de la Montagne Aurore avait fait de la mer leur seconde maison, il n' en était rien pour nos Kawaïens qui ne s' aventuraient jamais au delà de la barrière de corail ....
Mais la chasse ayant été décrétée sur la Comté comme 'Crime contre l' Humanité', le poisson devint une denrée alimentaire necessaire à la santé de nos Migrants peu enclin au végétarisme...
Le poisson arrivait régulièrement par navires entiers, qui repartaient vers Aurora avec des cargaisons de bois, de fruits, d' huile et de céréales.
On l' appris peu à peu sans trop savoir où elle se trouvait vraiment, qu' Aurora était une île volcanique dont une partie immergée avait procuré le long de son existence, autant de végétation qu elle le pû, jusqu' à ce qu' un dernier soubressaut du volcan à l' agonie, fasse basculer dans les hauts fonds le dernier hectare d' arbres...

Ces échanges commerciaux durèrent pendant des années, au cours desquelles des connaissances furent échangées, un des premiers ouvrages à avoir été publié sur l' île, "Techniques de Pêche des Marins d' Aurora island" à été édité en 1921 sur Kawaï island.
Sur des Livres de Compte du Ministère des Affaires Commerciales, figurent des transactions avec Aurora island, ainsi que l' exploitation en 1917, d' une parcelle forestière, au nord est de l' ile(3).
Le bois semblait être le principal besoin des Pêcheurs d' Aurora.
Le bois et la toile.

Et puis d' un coup, tout s' arrête.

En même temps, un saut au departement de l' Industrie me le confirmera plus tard, la construction des premiers chantiers navals débute sur Kawaï.
Les nouvelles embarcations de Haute mer réalisent leurs premières campagnes de pêche, et nos Cocos de l' époque se découvrent un pied marin.
Date des premiers rapports de pêche : 1931.
Terminé.

Je me souviens être resté assis de longues minutes contre les montants des étagères où étaient rangés les dossiers archivés, la tête dans les mains en faisant le point sur tout ça... et j' étais convaincu que les Archives en avaient fini avec Wana' ao Mauna.
Et qu' il ne me restait plus qu' à me rebrancher sur la réalité, et les résultats des premiers entretiens avec cette Délégation d' Aurora island, tellement d' années après, des pages et des pages de petit carnet rouge, autant d' aurores sur un volcan éteint, et le sourire d' un homme déssiné par une petite fille, il y a longtemps, une eternité.


- 13 -



En déboulant des archives, avec mes notes et mes documents, j' eu à peine le temps de déposer mes recherches dans le bureau, qu' une bousculade dans le couloir prit des allures de vaste bazar avec cris, precipitations, et cavalcades dans l' escalier qui descendait à la Salle de Conférence.
Une déclaration officielle allait être faite dans un instant.
En voici le résumé :


Bref historique chronologique, d' après Conférence de Presse, Salle du Conseil, février 1951.


En 1927, l' ile de Wana' ao Mauna, dite Aurora island , tombe sous l' attaque massive de Pirates armés, se réclamant de la Piraterie Organisée.
L' ile est mise à sac, et l' armement des Pirates vient à bout en quelques heures de la maigre resistance des iliens.
La Piraterie Organisée commence alors son rançonnement systématique.
En échange de la Vie sauve, l' organisation prélève toute les semaines une partie de la pêche des Marins d' Aurora, ne leur laissant que le strict minimum.
Ils ont également mis en place depuis cette époque, un véritable barrage de navires armés, empêchant les bateaux des Pêcheurs, de prendre la route de Kawaï.
Des tentatives furent cependant réalisées, elles se soldèrent toutes par un massacre systématique de ceux qui tentaient leur Grande Traversée .
1942. Un tournant dans l' histoire d' Aurora.
Un paquebot battant pavillon Russe s' échoue sur Aurora island, lors d' un ouragan.
La totalité de ses passagers et membres d' équipage sont indemmes et secourus.
Les rescapés sont tous des pelerins en route pour Kawaï, c' est leur Grande Traversée . Russes, mais aussi Français, Allemands, Danois, tous on fuit l' Europe en flamme pour changer de vie et entreprendre leur Quête.
En quelques heures on s organise, et commence alors un long, très long renflouage du navire pour mettre celui ci à quai.
On décharge en priorité tout ce qui fait défaut sur l' ile.
Les maigres denrées alimentaires restant de la traversée, et tout ce qui se démonte et peu avoir une utilité à terre.
Le Bois.
Le bois surtout.
Tout y passe, les boiseries des salons fatigués jusqu' à l' encadrement des gravures qui ornent les couloirs.
Les Pelerins sont abasourdis de découvrir les conditions de survie des iliens, et réalisent ce qui les attend à leur tour, si près du but pourtant...

Le bruit circule alors que quelque chose de très important se trouve sur le navire, à l' abri du fond de cale.
Une cargaison qui doit echapper aux Pirates, côute que côute.
C' est alors que les Pêcheurs d' Aurora confient à leur tour un secret : l' existence de galeries, au coeur même de la Montagne, qui leur permettent depuis l' achevement de leur forage, d' y stocker un peu de nourriture et d' y entasser tout ce qui peut echapper à la Piraterie Organisée... y compris ces lourdes caisses que tous les bras valident de l' ile contribuèrent à acheminer jusqu' aux galeries souterraines.
Tout un matèriel hétéroclite fut ainsi stocké à l' abri, pendant les quelques jours restant avant l' arrivée ponctuelle des rançonneurs Pirates.
Seuls les coffres forts du navire furent impossibles à desceller.
Tous sauf un : le Russe.
De fabrication supèrieure, les blindages Allemands qui équipaient les coffres des autres nationalités embarquées, furent redoutables et tout le monde décida d' y abandonner son contenu : papiers d identité, Livre de bord dans la langue de la nationalité, documents administratifs, quelques valeurs monétaires, mais aussi lettres pour Ambassade, plans technologiques, etc, etc ....
Le coffre Russe fut hissé par dessus bord et déposé sur une chaloupe qui l' emmena dans un dernier convoi vers un bout de terre ferme, même souterrain.
Les Pirates débarquèrent 2 jours plus tard, trouvant un paquebot au milieu du petit port ancestral d' Aurora...
Ils firent un carnage.
Pour ce qu' ils prirent comme un débarquement d' envergure, ils firent un passage de reconnaissance à bord d' un lourd hydravion qui se posa plus loin au large, puis 6 heures plus tard, le ciel se couvrit de points noirs en approche, qui jusqu' au soir déversèrent au jugé dans de longs straffings meurtriers, des balles mortelles qui massacrèrent une partie de la population.
Le lendemain matin, tout n' etait que désolation sur Aurora, le petit port était ravagé, pontons déchiquetés par les rafales, navires endommagés où coulés, cris des bléssés et cadavres dans la rade...
Une explosion à l' intèrieur du navire eu raison des derniers coffres forts, cela marqua aussi la naissance d' un nouveau Peuple, même si celui ci naissait dans l' oppression la plus totale.

Les années passèrent et les Pelerins se fondirent dans la Communauté des Pêcheurs d' Aurora.
Réduits à l' esclavage de la Piraterie Organisée, ils se firent marins et femmes et enfants de marins.
De Kawaï comme Terre Promise, ils s' en faisaient tout raconter, dans ces moindres détails, comment étaient installés les Migrants, comment vivaient-ils, certains même des naufragés, avaient de la famille sur Kawaï island, et avaient quitté l' europe pour les y rejoindre !
Prisonniers sur une île, en face du but, loin là-bas vers le sud est...

En 1942, les Pirates débarquèrent avec un impressionnant stock de grillages en plaques, de poutrelles metalliques, tout un capharnaüm d' acier.
Les hydravions quadri moteur se succédaient en un ballet incessant et au bout de trois jours, les consignes furent données.
Il s' agissait pour les gens d' Aurora, de bâtir en 1 mois, une piste pour aéronefs.
Le lagon qui séparait le village en 2 avait la longueur adaptée, et des marquages furent rapidement réalisés, ainsi que des plans.
Et en un mois, terrorisés par les menaces, les habitants d' Aurora construisirent les pistes.
Au mois de juin, les Pirates investirent les lieux pendant plusieurs jours.
Arrogants et nerveux, à en devenir bavards, le bruit courrut bientôt qu' un visiteur important devait se poser sur Aurora, en provenance d' Oahu island (le Bout du Monde !), que l' ile allait devenir une base strategique importante, suite à un mystèrieux échange qui devait se dérouler ici même, dès le lendemain.
Les habitants d' Aurora n' ont jamais oublié le visage de celui qui debarqua le lendemain matin.
Il portait sur lui la froideur des grands criminels, ses yeux étaient animés de cette folie particulière, commune à ceux qui veulent un jour être les Maîtres du Monde, et y oeuvrent parfois.
L' homme fit le tour de l' ile, monta à bord du navire immobilisé d' où il contempla Aurora la Magnifique, Prisonnière esclave, Azihadé des Mers...

Les témoins racontent que des soutes entières d' armes et de munitions furent échangées ce jour là.
Et on vit réapparaitre transitant d' un appareil à un autre, un chariot sur lequel on avait hissé ... 3 coffres forts qui allaient s' envoler pour de nouvelles aventures...

A l' heure actuelle, on a même une idée assez précise du contenu de ces coffres : parmi les pelerins naufragés, figuraient 2 ingénieurs en aéronautiques, au parcours similaire, poursuivis tout deux par l' Allemagne nazie.
Un des coffres que transportait le navire, abritait les plans d' appareils prototypes, tels le BF 109G6 par exemple ....plus curieux encore : ceux du LA5 aussi .....
Ce dont les gens restent sûrs sur Aurora, c' est le nom de celui qui y sème la terreur, pire encore que la brutalité des Pirates, l' homme qui règne sur Aurora et en a fait une base-relai de pleine mer, depuis ce jour de tractation, se nomme le Docteur COUGHT. C. W. COUGHT...


- 14 -



Des fois j' ai les yeux brûlés.
La fatigue me lance ses aiguilles dans le dos, me fait courber l' échine sur ma chaise comme un vieillard meurtri.
Les petites lumières de la Base, surtout les rouges et vertes dansent devant les choses que j' essaie de distinguer dans la fin de la nuit, dans ce début du Jour que je redoute tant.
J' ai raté le café et mes potes mécanos ont déjà allumé les feux des rampes, et fait le tour des appareils qui s' alligneront tout à l' heure.
Je promène mon regard sur la barraque en bois, collée au hangar du bout de piste, à quelques mètres de mes zincs.
J' ai tout rappatrié à Cook Lake, suis pas loin de chez West', et l' Underworld AiRlines basée ici, me prend tout mon temps, ça m' interesse de plus en plus de m' occuper de ce departement de la =AiR=C°.
Et puis j' aime bien mes Cocos, et je crois qu' ils me le rendent bien.

Suite de notre histoire :

Vous devinerez JAMAIS ce que contenait le chargement évacué juste après le naufrage du paquebot.
La cargaison précieuse en plus du coffre Russe.
Ce que les Pelerins ont sauvé du pillage, y compris de la convoitise des gens d' Aurora, ces longues planches de bois et de toile, ces lourdes caisses, si lourdes caisses. Tout ce qu' on a entassé dans les galeries et grottes de la montagne durant les jours précedents l' arrivée des Pirates.
Le coffre contenait tout les plans de réalisation et de montage d' un appareil extraordinaire, un appareil capable d' en emporter 2 autres, accrochés sous la voilure, un appareil capable de dépasser les 1 900kms d' autonomie, pour larguer des chasseurs jusqu'à 8 000mètres d' altitude.
Les plans... et tout le matèriel.

Les moteurs.
La voilure.
Les trains.
Des stocks de Duralumin.
Des outils.
Des pièces de rechange.
... de quoi construire une escadrille.
Plus précisement : 5 TB3 -SPB et 7 chasseurs i-16 !!!!!!

Tenez vous bien : ces types-là l' ont fait.
Les 5 gros bourdons et leurs chasseurs embarqués.
Tous.
Sont tous au fond des galeries, prêts à l' assemblage des ailes sur les pistes en état.
Y a qu' un problème.
Non : deux.
Y z' ont pas de pilotes.
Et pas de carburant.

Les seuls litres de fuel qu' ils ont pû récupéré, c' est litre par litre, siphonné aux reservoirs des appareils pirates stationnant une fois par semaine sur la base.
Litre par litre jusqu' à emplir de quoi envoyer une délégation, franchir le barrage maritime et gagner Kawaï pour y chercher secours.

Voilà l' épopée et l' histoire du crash de vendredi dernier.

- 15 -



Il y a une dizaine de jours, les Pirates ont débarqué en grand nombre par rapport à l' ordinaire, ils venaient de subir de lourdes pertes, et Kawaï fut souvent citée dans leurs paroles...
Ils mirent cette fois ci le village entièrement à sac, ne laissant rien pour nourrir les familles, ils dirent que la semaine suivante, ils reviendraient chercher le double de poisson...
La Délégation de la dernière chance décolla le lendemain d' Aurora pour sa Grande Traversée .
Le TB3 emportait à son bord des representants des différentes communautés installées sur Wana' ao Mauna, le plus agé avait 82 ans, c' est une des personnes décédée pendant le crash.
L' autre est le pilote, un jeune type de 21 ans, un Irlandais : James Galway. Il a passé toute son adolescence à étudier les manuels de vol joints aux plans de construction.
Et pendant les années que les adultes ont passé à construire les appareils, il se plongeait dans l' étude du pilotage, en se disant qu' un jour il serait prêt.

Ces gens là sont venus nous chercher les Gars. Parce qu' ils ont besoin de nous.
Plus je réfléchis et plus je me dis que ces gens sont comme nous : ils sont à l' origine venus pour Kawai, pour y chercher ce qu' on y a trouvé.
Parce qu' on a eu la chance d' y arriver.

Je suis depuis hier en charge de monter une Opération Spéciale au sein de la Compagnie =AiR=.
Je compte sur vous.

( à suivre...)


Captain Jim
Cook Lake Airport
Kawaï island, 13 février 1951


(1) : Voir Site " Histoire de Kawaï" (Note de l'Auteur.)
(2) Les Chiens Jaunes : le chien jaune n' a pas de Maître sur Kawaï.
il va d' une maison à l' autre, parfois il change de village, il peut ainsi faire en une vie de chien plusieurs fois le tour de l' ile, gardant les entrées des maisons des raids que les singes font parfois, les aboiements suffisent, et tout le monde s' arrange comme ça. (N. de l' Auteur.)

(3) Actuellement le secteur CT-73, dans la zone interdite.(N. de l'Editeur).


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Un Jour, je suis parti....
bloodice
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bloodice
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   Posté le 13-02-2006 à 07:14:15   Voir le profil de bloodice (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à bloodice   

Pas de prob pour moi grand CHEF !!!!!!!!


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KAWAI !!!!! J'aime ces pilotes !!!!!

madtoc
ctrl+e avant de froisser la tole
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madtoc
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   Posté le 13-02-2006 à 08:56:34   Voir le profil de madtoc (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à madtoc   

mon salaire a vie pour retrouver mes 20mm bordel,
et laissez moi leurs aracher la tete et leur chi.. dans la nuque


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les emmerdes , c'est bien ça rompt la monotonie,
n'avoir que des emmerdes , ça devient monotone..
MadBran
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MadBran
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   Posté le 13-02-2006 à 10:55:51   Voir le profil de MadBran (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à MadBran   

dis nous qd tu seras pret ...


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Mémoire de Kadoc, Livre II, Verset 10:
"Pour connaitre le sens du vent, faut mettre un doigts dans l'cul du coq..."
Ankaa
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Ankaa
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   Posté le 13-02-2006 à 13:37:43   Voir le profil de Ankaa (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Ankaa   

les aider vi c klr qu'on vas les aider mais euh... comment???

ils ont l'air bcp en effectif, materiel et ils ont l'air méchant en +


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bloodice
FATALEMENT
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bloodice
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   Posté le 13-02-2006 à 15:51:13   Voir le profil de bloodice (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à bloodice   

Quoi que tu veut faire au juste mon JIM ??????
Avec les appareils que tu nous affrete ?????
Et la gamine CASTINIO C'est qui au juste ? PAT tu pourais peut etre fuiner un peut dans les photos de famille NON ?


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KAWAI !!!!! J'aime ces pilotes !!!!!

Pat
Un jour, une heure de vertueuse liberté. -
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Pat
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   Posté le 13-02-2006 à 20:20:53   Voir le profil de Pat (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Pat   

Ils m'ont pas l'air "méchants " du tout, je dirais même qu'ils me paraissent plutôt sympathiques....

Un peuple qui cherchait la même chose que nous et qui n'a pas eu la chance de le trouver, d'arriver sur Kauaï, mais qui, malgré tout ce que ces maudits pirates ont fait, lutte, garde espoir et fait tout ce qu'il peut pour venir chercher de l'aide auprès du "Conseil des sages", ne peut qu'attirer notre attention et notre tendresse.

Je comprends mieux pourquoi Mayala , depuis vendredi est invisible....elle s'est toujours fait très discrète sur son enfance...Mais vendredi lorsque je suis rentrée , et que je lui ai raconté notre dernière mission, et comment elle s'était achevée, je n'ai pas tout de suite compris pourquoi elle m'avait planté au milieu du salon, en me disant:

"Ne t'inquiète pas ko'u li'i kaihamahine, je reviens bientôt, et je te raconterai..."

Depuis samedi, je la cherche...elle est introuvable....c'est en lisant le rapport de Jim sur les passagers de l'avion qui s'est abîmé vendredi que j'ai commencé à comprendre, ou plutôt à ne plus rien comprendre...et surtout qu'en Jim m'a parlé de ce petit carnet rouge...

Mayala Castigno....Mais quelle est donc ton histoire ? Depuis que je suis toute petite tu me berces d'histoires merveilleuses,histoires de Kauaï, cette île où tu a voulu revenir et maintenant, je découvre que tu as encore des secrets à me livrer...Les secrets d'une île , d'une vie que tu nous a cachée à Ronald et à moi....Mayala, j'ai besoin que tu me racontes ce qu'il y a dans ce petit carnet rouge...

Voilà pourquoi ces derniers jours vous ne m'avez pas vu sur le tarmac, je cherche désespérément l'endroit où se trouve Mayala....

Jim, je suis prête pour cette mission spéciale, j'ai besoin d'en savoir plus sur ce peuple, de les aider dans leur quête. J'ai le sentiment que c'est aussi ce que Mayala est entrain de faire à sa façon, et que c'est ce qu'elle voudrait que je fasse.


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Capt.Jim
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   Posté le 13-02-2006 à 20:32:02   Voir le profil de Capt.Jim (Offline)   Répondre à ce message   http://www.myspace.com/jimrihet   Envoyer un message privé à Capt.Jim   

Alors ça tombe bien les Cocos, parce qu' on y va ce soir.

Zebulon et Toc nous accompagneront jusqu'à la frontière, on vient de finir le chargement de 2 gros porteurs, le B25 et mon G4M1.
Blood : on part pour un aller retour, mais c'est pas dit non plus ....

Soyez à l' heure si on veut se faire une Belle mission


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Un Jour, je suis parti....
bloodice
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   Posté le 13-02-2006 à 23:44:22   Voir le profil de bloodice (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à bloodice   

vu et mission remplie avec succés !!!!!
Moi j'aime bien ce bléd ,il me plait bien ...


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MadBran
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MadBran
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   Posté le 14-02-2006 à 02:32:20   Voir le profil de MadBran (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à MadBran   

ouep moi j'en profite pour faire le tour, cé bien sympa effectivment !!


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Mémoire de Kadoc, Livre II, Verset 10:
"Pour connaitre le sens du vent, faut mettre un doigts dans l'cul du coq..."
bloodice
FATALEMENT
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bloodice
3799 messages postés
   Posté le 14-02-2006 à 06:40:21   Voir le profil de bloodice (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à bloodice   

Je pose une paire de collet pres de la plage,au cas ou les pirates serais bientot dans les parrages !!!!!
Et je me tire ......


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KAWAI !!!!! J'aime ces pilotes !!!!!

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